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Pourquoi n’est-on pas retourné sur la Lune depuis 1972 ?

Le 14 décembre 1972, les astronautes de la mission Apollo 17 étaient les derniers à quitter la Lune. En tout, 12 personnes ont touché le sol de la Lune depuis 1969, année où Apollo 11 décollait. Pourquoi personne n'est-il retourné sur la Lune depuis près de 50 ans ? Éclairage.

Temps de lecture: 3 min

Le 16 juillet 2019, on fêtait les 50 ans jour pour jour de l’anniversaire du départ de trois astronautes américains de la surface de la Terre pour rejoindre la Lune et y poser un pied.

C’était le lancement historique de la mission Apollo 11, le 16 juillet 1969.

Le 14 décembre 1972, la mission Apollo 17 quittait la Lune pour revenir sur Terre sous les yeux de plus de 600 millions de téléspectateurs. Pourquoi malgré tant de ferveur populaire, personne n’y est-il retourné ?

Une page politique tournée

A l’époque d’Apollo 11 et jusqu’à celle d’Apollo 17, le monde était transcendé par la Guerre Froide. Pour marquer leur puissance, le bloc de l’Est représenté par la Russie et le bloc de l’Ouest sous l’égide des États-Unis étaient engagés dans une véritable guerre de la conquête spatiale.

Cette dernière a pour symbole l’envoi par l’URSS de Sputnik le 4 octobre 1957, premier engin placé en orbite autour de la Terre et qui a par ailleurs marqué le début de l'ère spatiale.

4 ans plus tard, en 1961, l’URSS a réalisé le premier vol spatial habité avec Youri Gagarine.

La « course à l’espace » commence donc quand le président américain John Fitzgerald Kennedy annonce en 1962 que les États-Unis poseront le pied sur la Lune avant la fin de la décennie.

Une fois l’objectif fixé atteint en 1969, il semble que la page de cette course frénétique se soit logiquement refermée avec la fin de la guerre froide.

« La page a été tournée  » explique Francis Rocard, astrophysicien et responsable du programme d’exploration du système solaire au Centre national d’études spatiales (Cnes) à Numerama. «  Apollo s’est terminé après Apollo 17. Apollo 18, 19 et 20 ont été annulés. Les Américains estimaient que la démonstration avait été faite . ».

Si on aurait pu penser que la science prendrait le dessus, avec la volonté de continuer à explorer la Lune, « La problématique de la science sur la Lune n’était pas la préoccupation de Kennedy », raconte l’astrophysicien.

Des scientifiques s’y opposaient

En cause  : le doute concernant l’intérêt réel de déplacer des humains jusqu’à la Lune.

Grand nombre de scientifiques considèrent qu’aller sur la Lune coûte très cher, alors que l’intérêt scientifique d’une telle démarche est moindre.

Une partie du monde de la science considère alors que l’argent de la science a sa place ailleurs.

Un autre argument, de taille, c’est qu’aller sur la Lune est risqué. On ne peut jamais être entièrement certains que les personnes qui s’y rendent en reviendront, d’autant plus que l’enthousiasme autour de l’événement très médiatique s’essouffle dès le retour d’Apollo 11, parce que les intérêts politiques américains sont ailleurs, et que l’attention est monopolisée sur d’autres sujets, comme par exemple celui de la guerre du Vietnam.

D’autres astres sont aujourd’hui au cœur des fantasmes

« La Lune est revenue dans le giron des corps planétaires qui ont un intérêt scientifique, parmi d’autres », note Francis Rocard. La Nasa se focalise, après Apollo 17 et encore aujourd’hui, sur l’orbite terrestre.

Pendant près de 30 ans, « la navette et l’ISS [ndlr : la Station spatiale internationale] ont alimenté tous les programmes de vols habités », complète Francis Rocard.

L’astrophysicien explique aussi que l’objectif de base a toujours été celui d’aller sur Mars, mais pour des raisons budgétaires, il a été décidé d’aller sur la Lune, première étape avant l’ISS pour ensuite avoir les clés en mains pour la conquête de Mars, toujours sujette à de nombreux fantasmes.

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