L’alopecia areata, communément appelée pelade, est une forme d’alopécie ayant une incidence de 2 % en population mondiale, sans prédominance de genre. Aux États-Unis, cette incidence représente, selon la National Alopecia Areata Foundation, un risque d’être atteint d’une forme de pelade de 1,7 % au cours d’une vie, ce qui équivaut à 6,5 millions d’Américains [1].
En France, une étude de l’INSERM estimait en 2004 le nombre de personnes concernées à 80 000 [2]. Ces chiffres ont dû augmenter depuis, le stress chronique de nos modes de vie occidentaux n’étant pas fait pour l’améliorer.

Une alopécie en plaques

1. Clinique

L’alopecia areata est un désordre auto-immun dirigé contre les follicules pileux, cliniquement caractérisé par une perte pileuse apparaissant en une ou plusieurs plaques de peau glabre, en général localisées, bien définies, circulaires, asymptomatiques, sans érythème ni desquamation particuliers. À l’examen dermatoscopique, on relève, dans les premiers stades de la maladie, des cheveux caractéristiques en point d’exclamation. Cette alopécie est non cicatricielle, non atrophique, la plupart du temps autolimitative à un patch isolé et la repousse est généralement spontanée. Néanmoins, l’évolution d’une pelade reste difficile à prédire. Si la majorité des patients atteints ne vivra qu’un seul épisode de pelade dans sa vie, il est estimé que 27 % développeront une forme multiplaques et multirécurentielle [3].

La pelade peut progresser en alopécie totale du cuir chevelu (alopecia totalis) ou s’étendre au corps (alopecia universalis). La littérature décrit aussi d’autres variantes, plus rares, de la pelade : l’alopecia ophiasis, telle une vague de peau glabre sur les faces latérales du cuir chevelu, un autre sous-type dans lequel le blanchiment des cheveux apparaît de façon soudaine et prématurée, par l’action d’anticorps dirigés contre les mélanocytes des cheveux pigmentés, tel un vitiligo folliculaire. Et l’alopecia areata incognita, qui est une chute de cheveux principalement[...]

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