Renault-Alpine, une nuance de jaune et noir
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Renault-Alpine, une nuance de jaune et noir

CENTENAIRE DES 24 HEURES – HISTOIRES DE MARQUES ⎮ En rallye ou aux 24 Heures du Mans, l’histoire d’Alpine s’est essentiellement écrite en bleu. Mais c’est sous les couleurs des activités sportives officielles de Renault que la marque fondée par Jean Rédélé a signé en 1978 son unique victoire au classement général.

Bugatti, DB, Matra, Alpine bien sûr, et bien d’autres encore… Autant de marques identifiées dans la mémoire collective des passionnés des 24 Heures et du sport automobile grâce au Bleu de France. En 1973, alors que Matra triomphe de Ferrari aux 24 Heures du Mans, Renault devient l’actionnaire majoritaire d’Alpine, dont les activités sportives passent par la suite sous la tutelle de Renault Sport.

Prélude en bleu

Le programme sportif de ce que l’on va désormais appeler Renault-Alpine fixe un double objectif pour la deuxième moitié des années 1970 : les 24 Heures du Mans et la Formule 1.

En 1975, la 43e édition des 24 Heures du Mans voit la participation d’un prototype Renault-Alpine A441. Equipée d’un moteur V6 2 litres sous une livrée bleue, elle est confiée à un équipage féminin. Pour sa cinquième participation, Marie-Claude Beaumont prend pour la première fois le volant d’un prototype aux 24 Heures. Un mois et demi plus tôt, Lella Lombardi est devenue la seule femme à avoir inscrit des points en Formule 1. Qualifié neuvième, ce duo franco-italien est contraint à l’abandon.

En 1976, Renault-Alpine engage un nouveau prototype A442, arborant cette fois-la le jaune et noir de Renault Sport. Son moteur 2 litres fait désormais appel à la suralimentation par turbocompresseur, technologie introduite aux 24 Heures du Mans par Porsche deux ans plus tôt. A son volant, Jean-Pierre Jabouille signe la pole position, mais abandonne en course et la Porsche 936 de Jacky Ickx/Gijs van Lennep (moteur turbo 6 cylindres à plat 2,1 litres) s’impose.

Un duel de turbos

En 1977 et 78, Porsche et Renault-Alpine offrent un nouveau chapitre aux grands duels de l’histoire des 24 Heures du Mans, quatre ans après la bataille Matra-Ferrari de l’édition du cinquantenaire.

Partie une nouvelle fois de la pole position le 11 juin 1977, la Renault-Alpine de Jean-Pierre Jabouille, associé cette fois à Derek Bell, mène 17 heures durant jusqu'à son abandon le dimanche matin. La Porsche 936 signe sa deuxième victoire consécutive, aux mains de Jacky Ickx, Jürgen Barth et Hurley Haywood, alors que les deux autres Renault-Alpine engagées doivent également renoncer.

Renault touche au but dans la Sarthe en 1978. Si Jacky Ickx qualifie la Porsche 936 en pole position, Renault-Alpine ne quittera jamais la tête du classement horaire. Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud sont les premiers leaders, avant que leurs compagnons d’écurie Jean-Pierre Jabouille/Patrick Depailler ne s’installent au commandement pendant douze heures. A leur abandon, Pironi et Jaussaud reprennent la tête et remportent la course jusqu’au drapeau à damier, tandis que la troisième Renault-Alpine engagée termine quatrième aux mains de  José Dolhem, Guy Fréquelin et Jean Ragnotti.

Renault-Alpine se retire alors pour se consacrer pleinement à la Formule 1, avec un premier top 5 au Grand Prix des Etats-Unis 1978 et une première victoire au Grand Prix de France 1979. Ce triomphe aux 24 Heures du Mans 1978 est aussi celui de Gérard Larrousse, devenu Directeur sportif de Renault après ses deux victoires en tant que pilote avec Matra en 1973 et 74.

Ces trois succès lui valent non seulement de rejoindre Luigi Chinetti et Carroll Shelby dans le cercle des vainqueurs en tant que pilote puis patron d’écurie, mais aussi, à ce titre, d’être intronisé dans le Hall of Fame des 24 Heures du Mans dans le cadre prestigieux de l’édition du Centenaire.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS 1975-1978 - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : Parmi les trois Renault-Alpine engagées en 1978, seule la voiture victorieuse de Didier Pironi/Jean-Pierre Jaussaud (n°2) était équipée d'une bulle aérodynamique sur son cockpit ; la silhouette et le moteur de la A441 de 1975 (n°26) ont constitué les bases du programme Renault-Alpine aux 24 Heures du Mans ; la sensibilité technique et la rapidité de Jean-Pierre Jabouille (n°19 en 1976, n°9 en 1977) ont grandement contribué à la réussite du programme Renault-Alpine ; l'ultime version de 1978 A443 (n°1, pilotée ici par Patrick Depailler) devait à l'origine être équipée de la bulle aérodynamique vue sur la A442 B victorieuse.

 

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